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Cinéma

Lumière MIFC 2019 - L’avenir de la distribution et de l’exploitation du patrimoine à l’heure du streaming vu par Nick Varley et Julie Pierce

Date de publication : 17/10/2019 - 08:05

Au deuxième jour du MIFC, le 16 octobre, Nick Varley, consultant indépendant fondateur et ancien dirigeant de Park Circus, et Julie Pearce, directrice de la distribution et des opérations de programmation du British Film Institute (BFI), ont  évoqué lors d’une discussion informelle le cinéma classique à l’heure des plateformes.

Forts de leurs expériences, ces deux Britanniques ont d’abord constaté qu’entre leurs débuts professionnels et aujourd’hui, le cinéma de patrimoine est passé d’une ère où régnait une forme de philanthropie à une époque où tout se valorise. Julie Pierce a rappelé qu’il était aujourd'hui devenu quasiment impossible de négocier pour un film de patrimoine des droits tous supports, et a insisté sur l’augmentation des prix de location.

Si le numérique a permis l’ouverture d’un nouveau marché grâce aux copies restaurées, désormais, avec l’essor des plateformes créées par des studios (Disney+, HBO Max…), une crainte est de voir ces mêmes studios restreindre l’accès aux œuvres de leur catalogue respectif aux distributeurs, limitant ainsi la disponibilité de ces titres.

Mais l’essentiel de la conversation a porté sur le sujet de la transmission des films de patrimoine aux nouvelles générations. Comment faire pour attirer le jeune public alors que les catalogue des différentes plateformes n’ont jamais été aussi vastes ? Comment choisir dans cette offre pléthorique qui conduit plutôt au non choix ? Et comment attirer les jeunes générations en salle ? Il a donc été question de "curation", c’est-à-dire l’éditorialisation, la sélection, l’orientation pour attirer ces jeunes vers ces œuvres. 

Julie Pierce a témoigné de l’approche du BFI sur ce sujet. Dans ses salles, l’institution londonnienne mise sur un mélange entre des films de patrimoine et des nouveautés, estimant qu’elle ne peut plus se contenter que des titres de patrimoine, même uniquement les grands classiques. Sur le plan éditorial, si le réalisateur est encore en activité, elle cherche à s’appuyer sur un nouveau titre pour proposer toute son œuvre. À l’occasion de la sortie de Julieta, les autres films de Pedro Almodóvar ont été montrés, et le cinéaste a sélectionné des classiques espagnols dans le cadre d’une carte blanche et a même rédigé des notes pour l’occasion. Autre cas, le BFI a profité de la notoriété d’un réalisateur disparu comme Kubrick pour, lors d’une rétrospective, proposer des titres qui l’ont inspiré.

Elle a aussi insisté sur l’importance lors d’une réédition de film classique d’insuffler un nouvel élan, avec par exemple un nouveau trailer, à l’instar de celui conçu pour Singin’ in the Rain, projeté en ouverture de cette rencontre. Mais encore faut-il que les grands studios l’autorisent, ce qui n’est pas toujours le cas. Autre point, l’importance des éléments marketing mis en avant sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, le BFI a mis en place une politique tarifaire attractive, 3 £ la place, pour attirer les moins de 25 ans lors d'un festival qui prend place chaque année, en février. Julie Pierce a aussi insisté sur la convivialité du lieu pour attirer les jeunes, avec des boissons à un prix accessible, l'organisation de discussions et de salons avant ou après les projections, etc.
En outre, le BFI a lancé la plateforme BFI Player (accessible uniquement au Royaume-Uni), pour toucher le public en dehors de Londres et globalement plus jeune. Il permet de mettre en place une programmation complémentaire. Par exemple, lors de la programmation récente d’un film de Kore-eda en salle au BFI étaient proposés quatre autres titres du cinéaste japonais en ligne. A aussi été noué un partenariat avec Mubi donnant accès à des places de cinéma.

Lors de cet échange, a été évoqué le regain d’intérêts du public et notamment des jeunes pour les œuvres en 35 mm, avec un certain nombre de ciné-clubs qui en proposent en Grande-Bretagne, selon Julie Pierce. Une tendance similaire à celle des vinyls pour la musique. Même s’il s’agit d’une niche et que l’exploitation en 35 mm dépend évidemment de l’état de la copie.

Sarah Drouhaud
© crédit photo : SD


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