
Congrès FNCF 2015 - Cinémas et territoires, les enjeux vus par Pascal Rogard
En avant goût de la table ronde ’Cinémas et territoires’ qu’il animera demain matin, interview expresse avec Pascal Rogard, dg de la SACD, sur les différents sujets qui seront abordés.
Vous animerez la table ronde 'Cinémas et territoires'. Le premier volet du débat portera sur l’aménagement du territoire et donc le fonctionnement des Commissions départementales d’aménagement cinématographique (CDAC). Votre point de vue sur cette réglementation avant d’avoir entendu les participants* ?
Je ne suis pas un fin connaisseur de la carte cinématographique nationale mais mon impression est que cette réglementation pour les salles a été beaucoup plus protectrice que dans le commerce général. La manière dont cela a été géré a évité les phénomènes de suréquipement. Et elle a bien fonctionnée car elle s'est appuyée sur l’expertise du CNC et des exploitants.
En matière de réglementation des salles, un autre sujet porte sur les différentes normes pour les établissements qui reçoivent du public et qui peuvent être très contraignantes. Je pense qu’il faut faire preuve d’un peu de souplesse pour les équipements culturels par rapport aux établissements commerciaux classiques.
Le deuxième volet de la table traitera du financement des cinémas pour les collectivités locales. A trois mois de l’entrée en vigueur de la nouvelle carte régionale, comment se profile la réforme territoriale pour l’exploitation et plus largement pour la culture ?
Globalement pour la culture, il y a un problème de financement parce que les collectivités territoriales voient leurs dotations de l’Etat baisser et leurs missions augmenter. En plus, un certain nombre ont leurs finances plombées par des emprunts toxiques. D’une manière générale, si le soutien à la création et à la culture a connu de beaux jours, la situation devant lui apparaît plus compliquée.
Concernant l’exploitation cinématographique, les salles constituent des équipements importants pour faire vivre la Cité. Je pense que la salle sera plus protégée que d’autres équipements culturels, dont les théâtres.
L’autre volet, le soutien à la production cinématographique et audiovisuelle sera il me semble relativement préservé aussi par le fait qu’il constitue un élément de l'attractivité territoriale. Quand une région finance un film, cela génère des retombées importantes. D’une manière générale, le cinéma devrait être moins touché que le spectacle vivant.
La troisième partie de la table ronde sera consacrée à l’implication des collectivités dans l’éducation à l’image…
Il est important de voir amplifier cette politique. Comme les exploitants, je pense que le meilleur endroit pour cela reste la salle de cinéma. C’est là où l’on ressent le mieux ce qu’a voulu transmettre le créateur.
C'est la première fois que vous modérez un débat au Congrès des exploitants ?
J’adore animer des débats et je suis ravi d’être invité pour la première fois effectivement à le faire pour l’exploitation. Comme je l'ai toujours fait, j’animerai cette table ronde avec le souci que les contradictions puissent s’exprimer. Je suis pour le débat sans langue de bois !
*Participeront à la table ronde Alain Auclaire, président de la Commission nationale Art et Essai, membre de la Commission Nationale d’Aménagement Cinématographique, Catherine Morin Desailly, Présidente de la commission des affaires culturelles du Sénat, Benoit Danard, directeur des études, des statistiques et de la prospective du CNC, Michel Gomez, Mission Cinéma-Direction des Affaires Culturelles, ville de Paris, Bernard Lafon, président de la commission d’éducation à l’Image de la Fncf, Eric Lavocat, directeur de la société Hexacom Jean-Pierre Leleux, sénateur des Alpes Maritimes, Yves Sutter, Cinéville, cinédiffusion Jean-Pierre Villa, Véo et Gérard Vuillaume, directeur du cabinet Gérard Vuillaume.
Propos recueillis par Sarah Drouhaud
© crédit photo : Le film françaisVous avez déjà un compte
Accès 24 heures
Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici