Cinéma

CONNeXT 2019 - Jan Verheyen : "Je suis un raconteur d’histoires"

Date de publication : 10/10/2019 - 08:28

Ayant 17 films à son actif, parmi lesquels figurent les plus grands succès du cinéma flamand, le réalisateur est venu présenter, lors d’un WIP, son dernier projet, Save Sandra, coréalisé avec Lien Willaert.

Quel regard portez-vous sur la production flamande en général ?
C’est un cinéma d’une grande diversité, il suffit de voir ce qui est présenté ici : des films familiaux, d’autres avec des zombies, de l’action, pas mal de drames sociaux. Depuis la création du VAF, nous voyons chaque année un ou plusieurs films qui sont de grands succès publics se situant dans le top 10, ce qui manque encore cruellement dans la partie sud du pays.

Est-ce que cela serait lié au fait que ces titres sont en langue flamande ?
Je ne pense pas qu’il y ait un aspect communautaire. Un même phénomène a lieu dans beaucoup d’autres pays et même au-delà de l’Europe. D’ailleurs, en fin d’année, quand on voit les chiffres de chaque pays, on retrouve toujours en tête du nombre d’entrées plusieurs films américains mais aussi des œuvres locales. Tout le monde veut voir un contenu de proximité, avec sa propre langue et des sujets qui ne traversent pas nécessairement les frontières mais qui sont très populaires sur leurs territoires. S’il n’y a pas ce genre de cinéma dans un pays, c’est le signe d’un réel problème.

Qu’est-ce qui compte le plus à vos yeux dans un film ?
Moi je suis un dinosaure. Quand j’établis en fin d’année une petite liste d'œuvres, je m’aperçois que j’aime toujours celles basées sur une histoire vraie. J’adore cette phrase de Mark Twain : "La différence entre la vérité et la fiction, c’est que la fiction doit être crédible." Les meilleures histoires, même si elles sont tragiques, sont celles qui reposent sur un fait réel car la réalité dépasse souvent la fiction. Si on avait inventé l’histoire de Save Sandra (Des parents luttent pour sauver leur fille atteinte d’une maladie rare mortelle, Ndlr), les gens nous auraient dit qu’on allait trop loin. Moi je suis un raconteur d’histoires. Je ne m’exprime pas en travaillant sur la forme. Mais j’ai fait des films de genres très différents et notamment des comédies. C’est le plus difficile à faire car c’est très subjectif et cela traverse difficilement les frontières.

Pour la première fois, vous allez coréaliser avec Lien Willaert qui fait de la série télévisée. Pourquoi cette association ?
Il se trouve que Lien est ma femme. Il y a cinq ou six ans, j’ai découvert l’histoire de cette petite Sandra. J’ai notamment passé du temps avec son père. Je voulais au départ écrire ce scénario, mais comme j’ai enchaîné plusieurs films, je n’en ai pas eu le temps. En voyant cela, Lien a repris l’histoire et a écrit le scénario. Et peu à peu, nous avons envisagé très naturellement de réaliser ensemble. D’abord parce que le rôle principal est tenu par une enfant de sept ans. Sur un plateau où on combat le temps en permanence, ce n’est pas simple à gérer. Or Lien se débrouille mieux que moi avec les enfants. Elle s’est donc occupée des trois comédiens principaux et aussi de la partie animation que comporte le film. De mon côté, je me suis concentré sur les autres acteurs, qui sont nombreux, et de tout ce chaos organisé que constitue un tournage. C’est mon 18e film et c’est la première fois que je coréalise. On a tous les deux des caractères bien trempés et, au début, notre fille était très inquiète car elle craignait de voir ses parents se séparer après le tournage, voire pendant. Mais en fin de compte, cela s’est très bien passé. Je ne le referai pas forcément pour mes longs métrages suivants, mais dans le cas présent cela correspondait à une logique.

Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo : DR


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