Cinéma

Disparition de la comédienne Suzy Delair

Date de publication : 16/03/2020 - 17:00

Celle qui fut l'interprète fétiche d'Henri-Georges Clouzot et l'épouse de Louis de Funès dans Les aventures de Rabbi Jacob (1973) de Gérard Oury est décédée à l'âge de 102 ans.

Née le 31 décembre 1917, Suzy Delair se fait remarquer comme actrice, chanteuse et danseuse au théâtre et au music-hall, avant d'entreprendre une carrière cinématographique au début des années 30. On la voit ainsi dans les versions filmées de Violettes impériales (1932), La dame de chez Maxim's (1933) et Le sexe faible, tirées des spectacles homonymes. Parmi ses autres films :  L'or dans la rue (1934) de Curtis Bernhardt, La crise est finie de Robert Siodmak, Prends la route (1936) de Jean Boyer et Trois… six… neuf (1937) de Raymond Rouleau.

Sous contrat avec la Continental que dirige Alfred Greven au nom des occupants, c'est dans Le dernier des six (1941) de Georges Lacombe, écrit par son compagnon Henri-Georges Clouzot, qu'elle crève l'écran dans le rôle de la chanteuse de cabaret Mila Malou, en tandem avec Pierre Fresnay qu'elle retrouve dans le premier film de Clouzot, L'assassin habite… au 21 (1942). A la Libération, Suzy Delair écope d'une suspension de trois mois infligée par les comités d'épuration pour avoit fait partie en 1942 du groupe d'acteurs et actrices français invités par les Allemands à visiter les studios de la UFA à Munich, Berlin et Vienne.

On la voit par la suite dans La vie de bohême (1945) de Marcel L'herbier, Copie conforme (1947) de Jean Dréville et surtout son dernier film sous la direction de Clouzot, Quai des Orfèvres (photo), dans lequel elle immortalise la célèbre chanson "Avec son tralala". Elle joue également dans Pattes blanches (1949) de Jean Grémillon, Lady Paname (1950) d'Henri Jeanson et en partenaire de Laurel et Hardy dans Atoll K (1951) de Léo Joannon.

Suivront encore Gervaise (1956) et Paris-brûle-t-il ? (1966) de René Clément, Les régates de San Francisco (1960) de Claude Autant-Lara, Rocco et ses frères de Luchino Visconti, Du mouron pour les petits oiseaux (1963) de Marcel Carné, Les aventures de Rabbi Jacob (1973) de Gérard Oury et Oublie-moi, Mandoline (1976) de Michel Wyn, sous la direction duquel elle a également tourné la série télévisée Le mythomane (1981).

Suzy Delair s'est également produite régulièrement au théâtre où elle a interprété notamment La vie parisienne sous la direction de Jean-Louis Barrault, puis de Jean-Pierre Grenier. En avril 2004, l’Académie du disque lyrique lui a remis l'Orphée d'or du meilleur enregistrement d’opérette ou d’opéra bouffe pour son disque "De l'opérette à la chanson". Elle est décédée dans la nuit du 15 au 16 mars 2020.

Jean-Philippe Guerand
© crédit photo : DR


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