Congrès FNCF 2015 - Sonis simplifie l'affichage dynamique

La société présente à Deauville une solution permettant de supprimer le player, ce rôle étant à présent entièrement dévolu à la dalle. Une innovation qui pourrait déboucher sur une nouvelle approche budgétaire de l'affichage dynamique. Mais le papier n'a pas dit son dernier mot dans un marché qui semble évoluer vers un équilibre hybride.

Depuis sa création en 1965 Sonis s'est construit autour du service apporté aux distributeurs en amenant leurs besoins en communication dans les salles. Au départ centrée sur le matériel papier de lancement des films, l'activité est devenue aujourd'hui multicanal, s'appuyant sur les divers pôles développés au sein de Sonis qui traitent de l'affichage dynamique, mais aussi de l'événementiel ainsi que de la régie cinéma. Sur ce dernier secteur, le groupe a notamment déployé un réseau d'affiches animées qui permettent de diffuser des boucles restreintes de BA, sans oublier des produits ciblés plus traditionnels de type bâchage. Le pôle événementiel lui a été entièrement repensé afin d'offrir un type nouveau d'avant premières ou d'évènements "indoor", en proposant des packages d'organisation clefs en main.

Métier originel de Sonis, la communication imprimée représente une activité toujours très importante. La société gère en effet la fabrication mais aussi le stockage et l'expédition à partir de sa plateforme logistique de 3000 m2 basée aux Ullis en région parisienne. Mais expédier ne suffit pas, encore faut-il que les supports soient mis en place. Des équipes de terrain spécialement dédiées font donc des rotations dans les salles afin de s'assurer des bonnes mises en place et d'y remédier le cas échéant. Un service qui s'accompagne de retours photos disponibles dans un espace réservé aux distributeurs. Assuré pour le moment sur Paris et en région parisienne, il devrait être prochainement étendu à la province.

Positionné sur le marché de l'affichage dynamique depuis 5 ans, le groupe a passé en 2014 le cap des 1000 écrans installés en offrant une solution alimentée par une base de données enrichie quotidiennement. Si dans un premier temps, la grande exploitation a été le premier marché visé, la société entend à présent s'adresser à l'ensemble du secteur et sera d'ailleurs présente dans ce but au prochain festival des Arcs. Et la nouvelle solution logicielle, développée en partenariat avec une SSII, qui consiste à se passer du player pour l'intégrer directement à la dalle pourrait changer la donne, en termes de fiabilité, mais aussi sur le plan économique. L'affichage se fait en effet plug and play, l'écran étant simplement raccordé au réseau et au secteur. Une innovation "qui va apporter une simplification mais aussi une banalisation de l'affichage dynamique" selon le mot de François Huot président de Sonis. D'ailleurs la signature récente d'un accord avec Grenke, grand spécialiste du financement locatif, en tant que partenaire financier, pourrait accélérer le mouvement.

Pourtant le papier n'a pas dit son dernier mot. Si la grande exploitation est en train de faire une bascule 100% numérique, beaucoup d'exploitants restent attachés au support et pas seulement par conservatisme. "La baisse de l'activité papier est de 3 à 4% par an. Elle n'est pas aussi conséquente que l'on pourrait l'imaginer" analyse Philip Regoli directeur du développement. "Et l'affichage dynamique se développe beaucoup plus vite que le papier ne baisse. Ce dernier tient toujours une place très importante dans les halls de cinémas". Le modèle économique de l'affiche semble donc avoir encore de belles années devant lui. "La croissance du digital va redonner de l'importance et de la valeur au support papier" remarque François Huot. "Nous pensons que le monde de l''exploitation va évoluer vers un équilibre hybride entre affichage traditionnel et dynamique. Les deux modèles vont coexister pendant  très longtemps et nous avons choisi de nous positionner sur chacun d'entre eux".