Cinéma

CONNeXT 2018 - “Don’t Shoot”, le film qui explore une page sombre de l’histoire de la Belgique

Date de publication : 10/10/2018 - 08:52

La sortie très attendue en Belgique, ce mercredi 10 octobre 2018, du dernier opus de Stijn Coninx, pourrait affoler les compteurs du box-office flamand, voire ceux du pays tout entier.

Le 27 septembre 1985, deux braquages successifs des magasins Delhaize à Braine-l'Alleud et Overijse, deux localités situées dans le Brabant au centre de la Belgique, faisaient huit morts. Ce fut le point d'orgue de l'odyssée sanglante d'une bande qui fit 28 victimes, la plupart abattues de sang froid pour avoir simplement croisé le chemin des malfaiteurs. Depuis, et malgré une enquête sans précédent qui se poursuit toujours, les “tueries du Brabant” gardent leur mystère, en dépit de révélations récentes sur l’identité présumée de l’un des assassins. Si ce fait divers a inspiré de nombreuses théories complotistes, il n'en était pas de même au cinéma. 

Plus de trente ans après les faits, deux films ont vu le jour en Wallonie et en Flandre. Produit par Versus Productions, Tueurs de François Troukens et Jean-François Hensgens, sorti en 2017, imaginait le retour sanglant des braqueurs, désireux d’effacer leurs traces. De son côté, Stij  Coninx choisissait de retracer le combat des victimes ayant survécu aux balles. Le scénario de Don't Shoot de Rik D'Hiet, est une adaptation du roman autobiographique de David van de Steen, grièvement blessé à l’âge de dix ans par les tueurs. Ces derniers venaient d’abattre sur le parking d’un supermarché ses parents et sa sœur au cours de leur dernière attaque.

Le cinéaste avait résumé son projet lors de la première édition de CONNeXT, en 2016. “Quand j'ai lu le livre, j'ai été tout d'abord choqué et ému avant d'entrer dans une grande colère. Je me suis dit que je devais faire ce film pour les victimes de ce qui fut une véritable guerre. D'autant qu'à présent, ce genre de situation dépasse largement le cadre de la seule Belgique.” Le pays tout entier reste traumatisé par, comme le surnomme la presse, “le plus grand mystère de l’histoire criminelle belge”. Le film pointe, sans pitié, les errements de l’enquête des services de police et de la gendarmerie qui se livraient une guerre fratricide. Une faillite des institutions qui a durablement marqué les esprits.

Juste avant sa présentation, mercredi 10 octobre 2018 à CONNeXT, Don’t Shoot a été présenté la semaine précédente au festival du film francophone de Namur. La projection fut suivie d’un débat avec des journalistes, en présence de la fille d’une victime. “C’est un sujet qui fait partie de notre histoire collective et il nous a paru très important d’en parler avec les jeunes, souligne la directrice générale du Fiff, Nicole Gillet. Le débat a été un moment particulièrement intense.”

Produit par Peter Bouckaert (Eyeworks), Don’t Shoot est d’autant plus attendu que Stijn Coninx fait partie des cinéastes les plus plébiscités et appréciés en Belgique. Il a notamment réalisé Koko Flanel (1 082 000 entrées), Hector (933 000) et Daens (848 000). Doté d’une grande aura avant même sa sortie, son dernier travail bénéficie d’une forte combinaison de copies sur l’ensemble du pays. Il semble bien avoir tous les atouts en main pour assurer à son réalisateur une nouvelle place dans le top 10 du cinéma belge.

Patrice Carré
© crédit photo : Eyeworks


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