Cinéma

Connext 2023 - Koen van Bockstal : "2023 devrait être encore une année spectaculaire pour notre cinéma"

Date de publication : 09/10/2023 - 08:08

Le directeur intendant du Vaf (Vlaams Audiovisueel Fonds / Fonds Audiovisuel de Flandre) fait le point sur cette édition qui comporte quelques nouveautés, notamment une présentation de jeunes talents orchestrée par Lukas Dhont.

Avez-vous introduit des changements pour cette nouvelle édition de Connext ?
En termes de lieu nous retournons au Botanic Sanctuary d’Anvers comme l’an passé, sachant qu’il a retrouvé sa capacité complète d’accueil. Il y a néanmoins quelques changements car, si nous avons maintenu notre plateforme en ligne, qui sera ouverte jusqu’au 23 octobre, elle est avant tout conçue comme un catch-up destiné à nos invités qui auraient manqué une session sur place ou qui auraient envie de regarder à nouveau une présentation. On va retrouver une partie conférence et keynote et ce qui est très nouveau c’est l’opération Future Five avec Lukas Dhont qui en est le curateur. Lundi en fin d’après-midi il présentera devant les professionnels cinq jeunes talents qu’il a voulu mettre en avant.

57 projets sont présentés à Anvers et 71 au total le seront sur la plateforme. Cela témoigne d’un vrai dynamisme…
Je peux confirmer ce dynamisme, même s’il faut être prudent sur les chiffres définitifs car en dernière minute, certains producteurs vont peut-être choisir de retirer leurs titres, car ils n’ont pas réuni assez de matériel.

Vous allez aussi remettre à nouveau des prix, mais dont la dotation a été renforcée ?
Oui nous allons remettre à nouveau le "Connext Award" et le "Connext Work In Progress Award". La valeur de ces deux prix a été significativement renforcée, puisqu’elle inclut désormais un forfait de postproduction offert par Flow Post-Production, un forfait de publicité en ligne offert par Screen International, ainsi et c’est très important, 30 heures de coaching intensif avec la stratège en relations publiques Kathleen McInnis qui a déjà préparé nos producteurs et nos réalisateurs à faire leurs présentations. Elle est vraiment percutante car elle ose parfois leur dire des choses que nous ne pourrions pas nous permettre. Mais tous nous disent que travailler avec elle leur a été très utile.

Distinguez-vous des tendances dans toutes ces propositions, en termes de thématiques ou de sujets ?
C’est une question à laquelle il est toujours difficile de répondre mais néanmoins un élément précis émerge. Un grand nombre de productions parlent du monde des jeunes, celui dans lequel ils vivent aujourd’hui, les problématiques auxquelles ils sont confrontés et quelles sont leurs priorités. C’est une tendance que l’on retrouve dans des premiers ou deuxièmes films.  Je pense par exemple à Julie Keeps Quiet de Leonardo Van Dijl, Skiff de Cecilia Verheyden, Soft Leaves, écrit et réalisé par Miwako Van Weyenberg et Young Hearts, écrit et réalisé par Anthony Schatteman. Et puis il y a bien sûr Gangstas, la suite de Gangsta, à nouveau réalisé par Adil & Bilall. Et cette jeune génération est aussi au centre de l’attention dans les séries TV comme par exemple Chameleon, écrit par Kristof Hoefkens et Malik Mohammed, réalisé par Safi Graauw, Hawa & Adam, réalisé par Mathias Brouns. Mais c’est aussi le cas dans des deuxièmes saisons de séries comme Roomies écrit et réalisé par Kato De Boeck et Flo Van Deuren et Arcadia, écrit par Zita Theunynck, Philippe De Schepper et Bas Adriaensen et réalisé par Joël Vanhoebrouck. Donc c’est vraiment ce qui se dégage clairement. Pour le reste il y a bien sûr beaucoup de sujets abordés.

Beaucoup de réalisatrices derrière ces projets ?
Tout dépend du chiffre définitif de projets présentés bien sûr, mais pour l’instant nous avons 42% de réalisatrices. C’est un chiffre remarquable dont nous sommes très satisfaits. Car arriver à une présence accrue des réalisatrices, mais aussi des productrices a toujours fait partie de nos objectifs. Il faut bien sûr rester prudent, mais ce qui est certain c’est que nous allons dans la bonne direction.

Qui sont les professionnels invités et d’où viennent-ils en majorité ?
La majorité vient d’Europe. Il y a une large délégation française, mais aussi des scandinaves, des allemands, des hollandais, des italiens, des espagnols, des polonais, des tchéques et des britanniques. Il y a aussi quelques américains et canadiens. Ce sont des programmateurs de festivals, des acheteurs, des vendeurs internationaux, des diffuseurs. Et nous avons aussi des représentants de plateforme, mais ils sont un peu moins présents que précédemment. Cela confirme indirectement la tendance à la prudence qui se fait jour actuellement dans ce secteur. Nous tablons sur 300 à 350 participants sur place dont environs une centaine d’invités internationaux.

Globalement comment se porte le cinéma flamand ?
Le film Zillion de Robin Pront a connu un énorme succès en salles, de même que le documentaire Notre nature, qui était au départ une série commandée par la VRT avant de sortir en salles. Et Close de Lukas Dhont a également très bien marché, de même que Les Huit Montagnes de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen. Et même Rebel de Adil El Arbi et Bilall Fallah, qui n’était pas un film très facile, a trouvé son public en salles. Et cette année ne devrait pas être différente. Wil le film de Tim Mielants, dont l’action se déroule en 1942 à Anvers vient juste de sortir, et selon les premiers indicateurs, il rencontre un très grand succès. Et When It Melts, la première réalisation très attendue de Veerle Baetens sera dans les salles à partir de fin octobre. L’année dernière 1 million 800 000 spectateurs sont venus voir des films flamands. Ils seront sans doute un peu moins nombreux en 2023, mais cela devrait néanmoins être encore une année spectaculaire pour notre cinéma.

Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo : Vaf


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