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Cinéma

Congrès FNCF 2018 - Line Davoine : "Certains exploitants évoquent une crise [de la fréquentation] qui pourrait devenir structurelle"

Date de publication : 25/09/2018 - 08:45

La présidente de la branche grande exploitation de la FNCF commente les dossiers chauds des derniers mois, de la fréquentation estivale en chute libre aux réflexions relatives à l’après-VPF en passant par le piratage.

La baisse de fréquentation relevée au cours du premier semestre 2018 (–1,9%), qui s’est ensuite accrue pendant l’été, semble plus forte dans la grande exploitation, et en particulier dans les multiplexes "historiques" du parc français. Est-ce le cas et, si oui, comment l’expliquez-vous ?
La baisse de fréquentation du premier semestre 2018 s’est effectivement accentuée pendant les mois de juillet et août, et elle est inquiétante. On peut se demander si, pour la première fois depuis 2013, la fréquentation annuelle atteindra les 200 millions de spectateurs. Cette baisse touche l’ensemble de l’exploitation, mais a plus particulièrement impacté la grande. Si elle s’établit à -4,5% au niveau national sur les huit premiers mois de 2018, elle monte à -8% pour la grande exploitation. Cette chute peut s’expliquer par des effets conjoncturels : la météo, la Coupe du monde, une offre de films faible… Mais certains exploitants manifestent leur inquiétude et évoquent une crise qui pourrait devenir structurelle : manque de curiosité du public, difficulté à faire revenir les spectateurs après une longue absence, manque d’intérêt pour les suites, concurrence d’autres loisirs…

La table ronde du Congrès sera cette année consacrée au piratage, qui fut l’un des dossiers clés de l’année écoulée, mais sans mesure concrète à ce jour. Comment jugez-vous l’action des pouvoirs publics ?
Le piratage nuit à toute l’économie de la filière. La lutte contre le piratage est un enjeu majeur pour la production, la distribution et l’exploitation. L’accord sur la chronologie des médias et la loi européenne sur la propriété intellectuelle et artistique montrent l’intérêt porté par les pouvoirs publics pour la création artistique. Nous nous réjouissons de cette prise de conscience, et attendons avec impatience qu’elle se traduise par des mesures concrètes.

L’application des engagements de programmation froisse de nombreuses organisations professionnelles, qui jugent pour beaucoup que ceux-ci ne sont que peu – voire pas – respectés. Que leur répondez-vous ?
Le CNC contrôle le respect des engagements de programmation, et plus particulièrement celui qui concerne la multidiffusion. À notre connaissance, les engagements dans leur globalité sont respectés, et seul le CNC peut s’exprimer sur le sujet.

Comment accueillez-vous la création d’engagements de promotion pour les exploitants soumis aux engagements de programmation, entérinée en avril ?
Les engagements de promotion ont interpellé les exploitants, qui ont toujours promu les films dans leurs établissements. Et celle-ci va au-delà des bandes-annonces de l’avant-séance. Elle se manifeste par de l’affichage papier, des programmes, de l’affichage dynamique, des écrans dans les halls…

Un nouvel accord relatif à la chronologie des médias a été signé par la plupart des organisations professionnelles, même si, à l'heure de notre bouclage, sa validation reste suspendue à la reconduction des accords Canal+ et OCS. Si cette nouvelle chronologie est validée, en seriez-vous satisfait ?
La fenêtre salle de quatre mois est maintenue, c’est donc une bonne nouvelle pour l’exploitation.

Lors du Forum de discussion de l’an dernier, votre rapporteuse Laurence Meunier avait qualifié le renouvellement du matériel de projection des exploitants de "plus grand défi que les salles devront affronter dans les prochaines années". Un an après, la question de l’après-VPF n’a pas évolué, si ce n’est via la création de l’Observatoire de la situation économique de la petite et la moyenne exploitation, qui ne vous concerne donc pas. Quel est votre sentiment sur ce dossier ?
La grande exploitation a regretté de ne pas être associée à cet Observatoire. Elle a demandé à participer à ses travaux et s’est interrogée sur les raisons du refus du CNC, sa demande ayant été relayée et soutenue par la FNCF et les branches de la petite et de la moyenne exploitation. Le 12 juillet, l’Observatoire s’est réuni et les représentants de la grande exploitation – Yves Sutter et moi-même – ont été auditionnés. Notre branche admet que les salles les plus fragiles soient soutenues plus fortement, mais n’entend pas être exclue, par principe, d’un futur dispositif. L’exploitation a toujours fonctionné sur le principe de la solidarité fondé sur la TSA. La mutualisation ne fonctionne que si l’ensemble des salles est concerné. Les membres de la grande exploitation restent dans une démarche active. Ils participent aux réunions organisées par la FNCF pour préparer les travaux de l’Observatoire, et sont force de proposition pour des mesures d’accompagnement au renouvellement numérique.

Propos recueillis par Kevin Bertrand
© crédit photo : DR


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