
[Exclusif] Annecy 2025 - Le Trophée de l’animation du Film Français remis à Ron Dyens
Date de publication : 10/06/2025 - 17:30
Remis pour la sixième fois dans le cadre du Marché international du film d’animation d’Annecy, notre prix est allé au fondateur de Sacrebleu Productions, qui s’est récemment illustré en coproduisant Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau.
Lancé en 2018, le Trophée de l’animation du Film Français récompense un ou plusieurs professionnels francophones de l’animation, issus du cinéma ou de l’audiovisuel et incarnant la relève. Les lauréats sont désignés suite à un choix interne opéré au sein de la rédaction.
Le premier Trophée de l’animation avait distingué les trois fondateurs de la société TAT Productions, Éric et Jean-François Tosti et David Alaux. L’année suivante il était allé aux deux associés de Miyu Productions, Emmanuel-Alain Raynal et Pierre Baussaron. Après deux ans d’interruption pour cause de pandémie, il avait été remis en 2022 à Armelle Glorennec, productrice et Dga de Blue Spirit productions, puis en 2023 à Sébastien Onomo (Special Touch Studios) et enfin l’année dernière à Priscilla Bertin et Judith Nora (Silex Films et Silex Animation). En 2025 il est donc remis à Ron Dyens pour Sacrebleu Productions.
Le premier Trophée de l’animation avait distingué les trois fondateurs de la société TAT Productions, Éric et Jean-François Tosti et David Alaux. L’année suivante il était allé aux deux associés de Miyu Productions, Emmanuel-Alain Raynal et Pierre Baussaron. Après deux ans d’interruption pour cause de pandémie, il avait été remis en 2022 à Armelle Glorennec, productrice et Dga de Blue Spirit productions, puis en 2023 à Sébastien Onomo (Special Touch Studios) et enfin l’année dernière à Priscilla Bertin et Judith Nora (Silex Films et Silex Animation). En 2025 il est donc remis à Ron Dyens pour Sacrebleu Productions.
Après un long parcours de producteur, ce dernier a en effet coproduit avec la Lettonie et la Belgique, Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau. Ce n’est pas à Annecy, mais en tant que votant pour les Oscar que Ron Dyens a découvert Ailleurs, le précédent long métrage de Gints Zilbalodis, prix Contrechamp en 2019. "Dès que j'ai vu le film il m’a tout de suite hypnotisé et j’ai contacté Gints en lui proposant de travailler ensemble" résume Ron Dyens. "Flow a été béni des dieux. Car même s’il s’agissait d’un film sans dialogue et avec des animaux non anthropomorphisés, nous avons quasi immédiatement obtenu l’ensemble du financement nécessaire à sa fabrication. Je pense que le fait que Gints ait réalisé Ailleurs auparavant a permis aux financeurs de se faire une idée de son talent et de ses capacités à réaliser un film sans dialogues. Le développement a été du même acabit. La production s’est splittée de manière très évidente avec, dans la grandes lignes, le développement en Lettonie, la fabrication de l’animation en France, le mixage en Belgique".
Le film est présenté en WIP à Annecy en 2023. La session, axée notamment sur la complexité de la fabrication du plan séquence d’introduction fait sensation. "Ce fut un moment magique, car c’est à ce moment que nous avons créé une sorte de fan base du film en montrant les premières images animées mais aussi la façon extraordinairement originale dont Gints conduit son travail" souligne Ron Dyens. "Et ce fut une production de rêve, même si Gints prenait un grand risque car c’était la première fois qu’il travaillait en équipe. Et il m'a tout de suite fait confiance alors que je n'avais jamais travaillé en 3D. Je lui en suis énormément redevable. Mais il a su transmettre des vibrations à toutes les équipes – principalement des juniors -, ce qui a contribué à ce que toute la fabrication se passe dans les meilleures conditions possibles".
La carrière de Flow fut placée sous des auspices tout aussi favorables. Après la standing ovation de 10 minutes du public cannois à Debussy et les quatre prix raflés à Annecy, le film réalise un parcours de récompenses historique en remportant notamment le César puis l’Oscar du meilleur film d’animation. Il a séduit plus de 730 000 spectateurs français et vendu plus de 6 millions de tickets sur les marchés étrangers.
Selon l’analyse de Ron Dyens, "Flow incarne une étape clé pour l'animation en général et européenne en particulier. C’est un film européen à 3,5 M€, soit 60 fois moins cher que Toy Story 3, qui a emporté l’Oscar. Je pense que les studios américains n'ont pas encore tout à fait digéré ce qui s’est passé, mais ce qui est sûr c’est qu’ils ont compris que l’animation indépendante européenne, et notamment française, qui pourtant affronte une crise économique majeure, est capable d’une très grande créativité et de faire aussi bien qu’eux, avec beaucoup moins de moyens. Après, tout est relatif puisque le premier film de Gints Zilbalodis, Ailleurs, a été produit avec un budget de 40 000 €, soit 80 fois moins que Flow".
Deux projections de Flow sont organisées durant la journée du 11 juin à Annecy. La première à l’Auditorium de Seynod, en audiodescription, dans le cadre de la journée autour de l’accessibilité et la deuxième sur le Pâquier à 22h15. Et Sacrebleu présente cette année dans la compétition immersive Ito Meikyu de Boris Labbé, coproduit avec le Luxembourg.
Sacrebleu productions est aussi présent à Annecy dans les pitchs court métrage avec Un mercredi tout gris, le nouveau film court en stop motion de Eric Montchaud. "Louis passe la semaine chez son père, musicien absorbé par une partition. Au parc, l’enfant s’émerveille, tandis que son père s’endort. À son réveil, Louis a disparu. Commence alors un cache-cache étrange et musical dans un parc peuplé de l’imaginaire de l’enfant". Le film s’inscrit dans une démarche plus globale autour du thème de la famille, aux côtés de trois autres projets en développement.
Retrouvez l’entretien exclusif réalisé avec Ron Dyens fin mars dernier.
Le film est présenté en WIP à Annecy en 2023. La session, axée notamment sur la complexité de la fabrication du plan séquence d’introduction fait sensation. "Ce fut un moment magique, car c’est à ce moment que nous avons créé une sorte de fan base du film en montrant les premières images animées mais aussi la façon extraordinairement originale dont Gints conduit son travail" souligne Ron Dyens. "Et ce fut une production de rêve, même si Gints prenait un grand risque car c’était la première fois qu’il travaillait en équipe. Et il m'a tout de suite fait confiance alors que je n'avais jamais travaillé en 3D. Je lui en suis énormément redevable. Mais il a su transmettre des vibrations à toutes les équipes – principalement des juniors -, ce qui a contribué à ce que toute la fabrication se passe dans les meilleures conditions possibles".
La carrière de Flow fut placée sous des auspices tout aussi favorables. Après la standing ovation de 10 minutes du public cannois à Debussy et les quatre prix raflés à Annecy, le film réalise un parcours de récompenses historique en remportant notamment le César puis l’Oscar du meilleur film d’animation. Il a séduit plus de 730 000 spectateurs français et vendu plus de 6 millions de tickets sur les marchés étrangers.
Selon l’analyse de Ron Dyens, "Flow incarne une étape clé pour l'animation en général et européenne en particulier. C’est un film européen à 3,5 M€, soit 60 fois moins cher que Toy Story 3, qui a emporté l’Oscar. Je pense que les studios américains n'ont pas encore tout à fait digéré ce qui s’est passé, mais ce qui est sûr c’est qu’ils ont compris que l’animation indépendante européenne, et notamment française, qui pourtant affronte une crise économique majeure, est capable d’une très grande créativité et de faire aussi bien qu’eux, avec beaucoup moins de moyens. Après, tout est relatif puisque le premier film de Gints Zilbalodis, Ailleurs, a été produit avec un budget de 40 000 €, soit 80 fois moins que Flow".
Deux projections de Flow sont organisées durant la journée du 11 juin à Annecy. La première à l’Auditorium de Seynod, en audiodescription, dans le cadre de la journée autour de l’accessibilité et la deuxième sur le Pâquier à 22h15. Et Sacrebleu présente cette année dans la compétition immersive Ito Meikyu de Boris Labbé, coproduit avec le Luxembourg.
Sacrebleu productions est aussi présent à Annecy dans les pitchs court métrage avec Un mercredi tout gris, le nouveau film court en stop motion de Eric Montchaud. "Louis passe la semaine chez son père, musicien absorbé par une partition. Au parc, l’enfant s’émerveille, tandis que son père s’endort. À son réveil, Louis a disparu. Commence alors un cache-cache étrange et musical dans un parc peuplé de l’imaginaire de l’enfant". Le film s’inscrit dans une démarche plus globale autour du thème de la famille, aux côtés de trois autres projets en développement.
Retrouvez l’entretien exclusif réalisé avec Ron Dyens fin mars dernier.
Patrice Carré
© crédit photo : Patrice Carré
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