Cinéma

Annecy 2025 - Gaétan Bruel (CNC) : "Continuons d'être très ambitieux pour l'animation"

Date de publication : 12/06/2025 - 08:36

Pour ses premiers pas à Annecy en tant que président du CNC, Gaétan Bruel a assuré au secteur le soutien inconditionnel des pouvoirs publics. "Ce contexte de crise nous confronte à des choix structurants, et pour peu que nous fassions ensemble les bons, nous pourrons en sortir plus forts".

Lors de son discours; le président a souhaité mettre en avant un seul mot d'ordre : "continuons d'être très ambitieux pour l'animation en France." « La France est, avec les États-Unis, le Japon et le Canada, l'un des leaders mondiaux de l'animation, et nous entendons bien qu'elle le demeure. L'animation, ce n'est pas simplement un art dans lequel les créateurs français excellent depuis toujours, un art plébiscité par tous les publics, c'est aussi très l'un des florons industriels de notre pays. »

« Il y a autour de l'animation française, dans un moment où la concurrence pour l'attention de nos jeunes n'a jamais été aussi forte, un enjeu crucial de transmission de nos imaginaires », estime Gaétan Bruel. « Nous partageons toute cette croyance profonde dans le caractère spécifique et stratégique de l'animation. »

Le dirigeant a salué les spécificités faisant la force de cette filière d'excellence française :

- Une dynamique structurelle depuis 10 ans avec le développement de l'activité traditionnelle de production déléguée et l’essor de l’activité de prestation. « Deux modèles qui s'équilibrent bien et se renforcent mutuellement ».
- « L'animation française dans toute sa diversité attire un public de tous les âges, en salle, à la télévision, sur les plateformes. »
- « L'animation est fondamentalement locale dans sa création, dans sa fabrication, avec une industrie qui est implantée sur tout le territoire, et un soutien essentiel des régions. L'animation française est aussi très internationale dans son financement, dans sa circulation. »

Le président du CNC alerte sur une potentielle tentation face à la crise économique de recourir largement à l’IA. « Le risque est celui d'une production massive et à bas coût de contenus qui seraient appauvris. C'est exactement le contraire du modèle de l'animation que nous défendons […] La France a toujours fait le choix de soutenir une animation ambitieuse, créative, innovante […] Elle a toujours fait le choix de soutenir résolument la qualité et la singularité des œuvres, c'est-à-dire aussi la prise de risque […] Le CNC est et restera très présent dans le financement des œuvres. Nous renforçons nos dispositifs pour aider le secteur à traverser cette crise. »

Le président du CNC rappelle les nombreux chantiers mis en œuvre jusqu’ici avec, en 2024, une réforme des aides à l'amont, pour accompagner les auteurs dans leur travail de création scénaristique et graphique. Autre aménagement effectué en 2025 : la modification du fonds de soutien audiovisuel pour mieux aider les sociétés à développer leurs projets. « Cette phase de développement est particulièrement longue et coûteuse pour l'animation et très risquée pour le producteur.» Le plafond d'aile a été rehaussé à 200 000 € pour des créations originales. Les MG ont été également intégrés dans les financements que le producteur doit rassembler avant de pouvoir prétendre aux aides du CNC. ‘Ces actions, elles en appellent d'autres. Avec la ministre de la Culture, nous sommes convaincus que ce moment de crise est un moment où chacun doit prendre sa responsabilité. Lorsqu’il existe plusieurs leviers pertinents, il ne s’agit pas de choisir mais de les actionner tous. »

Florian Krieg
© crédit photo :


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