Télévision

Tribune présidentielle 2022 - "Que veulent les réalisatrices et les réalisateurs ?" (Garrd-U2R)

Date de publication : 01/04/2022 - 15:00

À l'approche de l'élection présidentielle, Le film français propose aux organisations professionnelles du cinéma et de l'audiovisuel de prendre la parole sur leurs attentes vis-à-vis du prochain quinquennat. Aujourd'hui, Elizabeth Drevillon, présidente de la Guilde des auteurs réalisateurs de reportages et documentaires (Garrd) et Laurent Jaoui, président de l'Union des réalisatrices et réalisateurs (U2R) font part de leurs attentes.

Les réalisatrices et réalisateurs unis dans l’Intersyndicale – Garrd et U2R – interpellent les candidats à l’élection présidentielle et présentent leurs propositions regroupées sous 5 thématiques : "protéger les réalisateurs de documentaires, de reportages, de fiction et d’animation", "défendre l’accès à l’information", "garantir l’accès effectif des réalisateurs à leurs droits sociaux", "assurer l’avenir de l’audiovisuel public" et "soutenir les négociations interprofessionnelles".
 
Parmi ces onze propositions, l’Intersyndicale appelle à l’instauration d’un salaire minimum conventionnel puis dans un second temps d’un système dérogatoire pour les documentaires à économie fragile. Rappelant que les réalisateurs de l’audiovisuel sont la seule profession à ne pas disposer de salaire minimum, elle estime que les négociations en cours depuis 22 ans ne pourront aboutir qu’avec l’appui des pouvoirs publics. L’Intersyndicale estime que le travail dissimulé doit cesser.
 
Au nom de la défense de la liberté d’information, la Garrd estime que les réalisateurs de documentaire d’information ou de reportages en lien avec l’actualité doivent pouvoir obtenir la carte de presse et ainsi bénéficier de la protection y afférente. Selon elle, une clarification des attributions des comités d’éthique est nécessaire en vue d’une protection effective des réalisateurs et journalistes.
 
Rappelant la complexité du double régime auquel sont soumis les réalisateurs, source de méconnaissance et de défaillance par les organismes sociaux, U2R et Garrd réclament une amélioration des dispositifs de protection sociale et la sécurisation du régime de l’intermittence. Pour la Garrd, il est également urgent de protéger les journalistes indépendants des conséquences de la réforme du chômage.
 
L’Intersyndicale souligne l’importance des négociations interprofessionnelles en cours (rémunération en droits d’auteur, obligation de transparence…). Faute pour les organisations d’être parvenues à un accord en mai 2022, elle demande l’engagement du prochain gouvernement à favoriser la poursuite des négociations.
 
Enfin, elle s’oppose à la suppression de la redevance qui devrait au contraire, selon elle, être assortie d’une dotation plus importante de nature à garantir l’indépendance de l’audiovisuel public. Un financement pérenne doit en outre lui permettre de s’affranchir des impératifs de l’audience qui favorisent le formatage des programmes pour sortir la fiction du tout "polar" et proposer des documentaires et des reportages ambitieux. Encourager la diversité des œuvres et des auteurs devrait être sa priorité.

Florian Krieg
© crédit photo : Garrd-U2R


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